Vivaldi, les Quatre Saisons

Le quattro stagioni (en français Les quatre saisons) est le nom donné aux quatre concertos pour violon, composés par Antonio Vivaldi, Opus 8, no 1-4, qui ouvrent le recueil Il cimento dell'armonia e dell'invenzione — « La confrontation entre l'harmonie et l'invention ».
Cette œuvre est l'une des plus connues du genre « concerto » (ici, violon soliste concertant avec un orchestre de chambre à cordes), et surtout, de la totalité des compositions de Vivaldi. 
L'œuvre est accompagnée de quatre sonnets attribués à Vivaldi décrivant le déroulement des saisons. Sur la partition, le compositeur précise les correspondances avec les poèmes, explicitant même certains détails (aboiements de chien, noms d'oiseaux : coucou, tourterelle, pinson…)

Concerto n° 1 en mi majeur, op. 8, RV 269, « La primavera » (Le Printemps)

1.  Allegro
2.  Largo
3.  Allegro

Allegro
Voici le Printemps,
Que les oiseaux saluent d'un chant joyeux.
Et les fontaines, au souffle des zéphyrs,
Jaillissent en un doux murmure.

Ils viennent, couvrant l'air d'un manteau noir,
Le tonnerre et l'éclair messagers de l'orage.
Enfin, le calme revenu, les oisillons
Reprennent leur chant mélodieux.

Largo
Et sur le pré fleuri et tendre,
Au doux murmure du feuillage et des herbes,
Dort le chevrier, son chien fidèle à ses pieds.

Allegro
Au son festif de la musette
Dansent les nymphes et les bergers,
Sous le brillant firmament du printemps.

Concerto n° 2 en sol mineur, op. 8, RV 315, « L'estate » (L'Été)

1.  Allegro non molto - Allegro
2.  Adagio - Presto - Adagio
3.  Presto

Allegro non molto - Allegro
Sous la dure saison écrasée de soleil,
Homme et troupeaux se languissent, et s'embrase le pin.
Le coucou se fait entendre, et bientôt d'une seule voix
Chantent la tourterelle et le chardonneret.

Zéphyr souffle doucement, mais, tout à coup,
Borée s'agite et cherche querelle à son voisin.
Le pâtre s'afflige, car il craint
L'orage furieux, et son destin.

Adagio - Presto - Adagio
À ses membres las, le repos est refusé :
La crainte des éclairs et le fier tonnerre
Et l'essaim furieux des mouches et des taons.

Presto
Ah, ses craintes n'étaient que trop vraies,
Le ciel tonne et fulmine et la grêle
Coupe les têtes des épis et des tiges.

Concerto n° 3 en fa majeur, op. 8, RV 293, « L'autunno » (L'Automne)

1.  Allegro
2.  Adagio molto
3.  Allegro

Allegro
Par des chants et par des danses,
Le paysan célèbre l'heureuse récolte
Et la liqueur de Bacchus
Conclut la joie par le sommeil.

Adagio molto
Chacun délaisse chants et danses :
L'air est léger à plaisir,
Et la saison invite
Au plaisir d'un doux sommeil.

Allegro
Le chasseur part pour la chasse à l'aube,
Avec les cors, les fusils et les chiens.
La bête fuit, et ils la suivent à la trace.

Déjà emplie de frayeur, fatiguée par le fracas des armes
Et des chiens, elle tente de fuir,
Exténuée, mais meurt sous les coups.

Concerto n° 4 en fa mineur, op. 8, RV 297, « L'inverno » (L'Hiver)

1.  Allegro non molto
2.  Largo
3.  Allegro

Allegro non molto
Trembler violemment dans la neige étincelante,
Au souffle rude d'un vent terrible,
Courir, taper des pieds à tout moment
Et, dans l'excessive froidure, claquer des dents;

Largo
Passer auprès du feu des jours calmes et contents,
Alors que la pluie, dehors, verse à torrents;

Allegro
Marcher sur la glace, à pas lents,
De peur de tomber, contourner,

Marcher bravement, tomber à terre,
Se relever sur la glace et courir vite
Avant que la glace se rompe et se disloque.

Sentir passer, à travers la porte ferrée,
Sirocco et Borée, et tous les Vents en guerre.
Ainsi est l'hiver, mais, tel qu'il est, il apporte ses joies.

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